L’endroit mêle café de spécialité, petite restauration et brocante : la fondatrice cuisine elle-même, des gâteaux aux plats du midi. Peu à peu, la demande du quartier oriente son activité. Alors qu’elle envisageait initialement un concept typiquement suédois, il y avait une vraie demande de déjeuner dans le quartier, "donc finalement, je me suis retrouvée à cuisiner aussi" explique-t-elle. Les produits viennent de circuits courts : légumes de la Maison Courtier, situé rue Saint-Fuscien, truite de l'Écaille de TAC à Péronne, fleurs fraîches livrées par À l’ombre des bleuets, que l'on peut retrouver en magasin temporaire dans les Halles d'Amiens. Elle privilégie avant tout le local : ici, pas de sodas industriels, mais des jus bio, des kombuchas et des kéfirs, "moi, je suis hyper heureuse de pouvoir trouver tout autour de moi" ajoute-t-elle.
Pas de Wi-Fi non plus, ni de musique d’ambiance ! À la place, des livres, des conversations, du silence et le cliquetis des tasses : "Je voulais aussi avoir un lieu évidemment où les gens peuvent venir parler, s'écouter, échanger, donc il n’y a pas de musique, pas de Wi-Fi. Je ne veux pas des gens qui sont derrière les écrans et qui n’échangent pas." Le café accueille ainsi des ateliers variés, organisés les dimanches : yoga du visage animé par une facialiste, ateliers créatifs, etc. Dans le même esprit, elle décide d’introduire des objets venus de Suède, certaines marques avec lesquelles elle a grandi, "du coup c'était naturel de pouvoir les avoir" selon elle : de la laine recyclée, des chaussettes en laine véritable, des produits artisanaux porteurs d’une certaine éthique de consommation.

En effet, dans ce café, elle cherche à recréer une atmosphère chaleureuse, de proximité, tout en sensibilisant le public à la qualité et à l’origine des produits : "J’ai envie de transmettre tout ce qui est bon : par exemple les chemins des tables, c'est un tisseur suédois et ce sont les plus vieux tisseurs au monde toujours en activité. Donc, on est aussi dans la qualité, dans le savoir-faire, dans la transmission. Je trouve que c'est très important."
Le lieu est aussi une brocante vivante. Chaque meuble, chaque objet est chiné avec soin, souvent d’origine scandinave, et tout est à vendre : de la chaise au cadre, en passant par les nappes et les verres !
Elle voit d’ailleurs beaucoup de points communs entre sa ville d’adoption et le pays nordique d’origine qu’elle affectionne : « la pomme de terre, la betterave, le cochon... Et ce goût de la cuisine plus rustique. »

Aujourd’hui, ce café brocante est devenu un véritable lieu convivial où se retrouvent amateurs de café, curieux, voisins et voyageurs. Sa philosophie est simple : prendre le temps — celui d’un bon café, d’une discussion ou d’une belle découverte !
Elise Thomas et Léandre Leber
Crédit photo : Elise Thomas — Oyez-Oyez