La Cathédrale vibre de nouveau sous le son des notes du Grand orgue

La cérémonie s’est déroulée sous un public complet, rassemblant près de 1 500 personnes. Parmi eux : des représentants de l’État et des institutions, des membres du diocèse, des fidèles, mais aussi de nombreux passionnés d’histoire et de patrimoine. Un public varié venu assister à un moment chargé d’émotion et d’histoire.

L’événement s’est articulé en trois temps : d’abord, la prise de parole des artisans et experts ayant œuvré à la restauration du Grand orgue, puis la bénédiction de l’instrument par Monseigneur Gérard Le Stang, ponctuée d’un dialogue symbolique entre l’évêque et l’orgue, avant de s’achever par un concert donné par l’organiste Daniel Roth.

Dans la nef majestueuse de la cathédrale d’Amiens, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO et classée monument historique depuis 1862, le Grand Orgue vient de retrouver sa voix. Véritable joyau musical, l’instrument, né au XV^e siècle, a traversé presque six cents ans d’histoire et de transformations. John Abbey et Aristide Cavaillé-Coll lui ont donné, au XIX^ᵉ siècle, son caractère romantique, avant qu’il ne soit restauré après les guerres par la manufacture Roethinger.

Relativement épargné par les bombardements, l’orgue avait toutefois été démonté et mis à l’abri, comme les vitraux et les trésors de la cathédrale, afin de le protéger des destructions.
Fragilisé par le temps, il a bénéficié d’une vaste campagne de restauration conduite durant cinq ans sous la responsabilité du ministère de la Culture et de la DRAC Hauts-de-France.

Lors de la cérémonie inaugurale, le préfet de la Somme, Rollon Mouchel-Blaisot, a rappelé que la cathédrale, dotée d’une charpente d’origine et d’une flèche bientôt quinquecentagénaire, reste un véritable témoin vivant de l’histoire : "Le réveil de cet instrument est un projet pour le bien commun, a-t-il souligné. L’orgue est un patrimoine vivant, un lieu de musique, de transmission et d’émotion partagée."

Hilaire Multon, directeur régional des affaires culturelles, a salué "un chantier exigeant, techniquement complexe, mais conduit avec passion et rigueur".
L’architecte en chef des Monuments Historiques, Richard Duplat, s’est réjoui d’avoir participé, avec son équipe "à cette belle aventure avec la remise au jour du décor d'origine". 

En bref, des discours touchants qui ont rendu hommage à tous ceux qui ont mis la main à la pâte et qui ont contribué à cet immense chantier de restauration par leur travail minutieux, et sans qui le Grand orgue n'aurait pas pu résonner de nouveau. 

Symbole d’un patrimoine vivant, le Grand Orgue s'est éveillé, redonnant souffle et émotion à l’une — pour ne pas dire la — des plus belles cathédrales gothiques de France !

Elise Thomas et Léandre Leber
Crédit photo : Elise Thomas — Oyez-Oyez