Kamil Bousselham — "De la rue aux Olympiades" : le mouvement du renouveau

Le 07/10/2025

Dans Scènes & Sons

Dans une salle comble du théâtre Jacques Tati, les lumières se tamisent et les rideaux se lèvent : nous sommes allés assister au spectacle autobiographique de Kamil Bousselham, spectacle puissant porté par une énergie qui a tenu le public en haleine du début à la fin. 

Danseur de breakdance, Kamil Bousselham a raconté son parcours dans un spectacle autobiographique qui se tenait les 1, 2 et 3 octobre. Ce spectablequ’il a chorégraphié et interprété lui-même, et qui a été mis en scène par Sacha Vangrevelynghe, montre ses premiers pas dans la rue aux grandes scènes internationales. Il retrace une trajectoire singulière qu’il a présenté pour la première fois à Amiens, sa ville natale.

Grandissant dans le quartier d’Étouvie, au sein d’une famille d’origine marocaine aux moyens modestes, Kamil se tourne d’abord vers la boxe, qui lui offre un cadre et une rigueur. Mais c’est en découvrant le breakdance qu’il trouve sa véritable vocation. Rapidement, il se distingue sur la scène internationale : sacré champion du monde par équipes, champion d’Europe en individuel, il multiplie les victoires dans les battles les plus prestigieux. Engagé aux côtés d’autres danseurs pour faire évoluer sa discipline, il a également porté haut les couleurs de la France aux Jeux olympiques de Paris 2024, où le breakdance faisait son entrée officielle.

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Un spectacle qui célèbre le chemin parcouru

Le spectacle de Kamil Bousselham se construit autour d'une véritable dimension narrative : avec une scénographie immersive conçue en cinq tableaux, il suit le fil de son parcours personnel et artistique. Chaque étape et décors éclairent un pan de son histoire : des souvenirs de l’enfance bercée par l’héritage marocain de ses parents, figurés par un salon aux accents orientaux ; le quotidien du quartier et de la rue, évoqué à travers un fond aux inspirations street art ; la boxe, qui lui a appris la rigueur, incarnée par le sac de frappe ; puis la découverte du breakdance et son ascension continue qui trouve sa consécration dans l’image du port de la flamme olympique en 2024.

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Cette construction scénique donne au spectacle une intensité particulière, où le corps devient le lieu d’un récit à la fois intime et universel : le travail fait évoluer. La performance, exigeante et éprouvante, témoigne de son goût pour le dépassement : "C’est la quête que j’adore, je peux arriver au sommet, j’ai envie de redescendre pour revivre cette quête", confie-t-il.

L'épuisement et fatigue deviennent ici le ressort d'une nouvelle énergie et d'une volonté de dépassement de soi. Kamil revendique même cette recherche de l’effort extrême : "J’ai vraiment voulu souffrir, je vais chercher un second souffle, un peu comme dans ma carrière. Je voulais être dans la souffrance pour pouvoir me relever et faire en sorte que le mouvement ressemble à quelque chose."

Le spectacle, qui monte crescendo, est l'écho de son parcours : une ascension fulgurante, où les épreuves se transforment en étapes vers le surpassement.

 

Elise Thomas 
Crédit photos : Léandre Leber — Oyez-Oyez

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