Le spectacle de Kamil Bousselham se construit autour d'une véritable dimension narrative : avec une scénographie immersive conçue en cinq tableaux, il suit le fil de son parcours personnel et artistique. Chaque étape et décors éclairent un pan de son histoire : des souvenirs de l’enfance bercée par l’héritage marocain de ses parents, figurés par un salon aux accents orientaux ; le quotidien du quartier et de la rue, évoqué à travers un fond aux inspirations street art ; la boxe, qui lui a appris la rigueur, incarnée par le sac de frappe ; puis la découverte du breakdance et son ascension continue qui trouve sa consécration dans l’image du port de la flamme olympique en 2024.

Cette construction scénique donne au spectacle une intensité particulière, où le corps devient le lieu d’un récit à la fois intime et universel : le travail fait évoluer. La performance, exigeante et éprouvante, témoigne de son goût pour le dépassement : "C’est la quête que j’adore, je peux arriver au sommet, j’ai envie de redescendre pour revivre cette quête", confie-t-il.
L'épuisement et fatigue deviennent ici le ressort d'une nouvelle énergie et d'une volonté de dépassement de soi. Kamil revendique même cette recherche de l’effort extrême : "J’ai vraiment voulu souffrir, je vais chercher un second souffle, un peu comme dans ma carrière. Je voulais être dans la souffrance pour pouvoir me relever et faire en sorte que le mouvement ressemble à quelque chose."
Le spectacle, qui monte crescendo, est l'écho de son parcours : une ascension fulgurante, où les épreuves se transforment en étapes vers le surpassement.
Elise Thomas
Crédit photos : Léandre Leber — Oyez-Oyez