Vincent Gougeat nous fait les contes de sa vie !

Adolescent, Vincent entreprend des études techniques de génie mécanique. Diplôme en poche, il voyage,  il enchaîne les petits boulots : gérant d’auberge de jeunesse, surveillant d’école… Il finira par devenir instituteur, métier qu’il exercera pendant quatre ans. C’est durant cette période d’enseignement que le Samarien fera la découverte du théâtre amateur. 

"J’aimais beaucoup mon métier d’instit’ mais je ne me voyais pas faire ça toute ma vie, il me fallait pouvoir rebondir. J’ai découvert le théâtre amateur et ça m’a bien plu.”

Vincent  prendra alors six années sabbatiques, durant lesquelles, il approfondira sa nouvelle vocation avant de démissionner définitivement de l’Éducation nationale “j’ai pris cette décision parce que je pouvais enfin vivre de ma passion”. Il ne s’est pas totalement éloigné de son ancien métier puisqu’il a commencé à conter pour des classes de maternelle “je suis quelqu’un de l’oralité. La première histoire qui m’a permis de devenir professionnel n’a jamais été écrite ! Après cela, je me suis diversifié. Il y a eu les groupes d'improvisations, les compagnies théâtrales" (Art Tout Chaud, Compagnies du Berger d’Olivier Mellor…) avec lesquelles l’Amiénois collabore.

Vincent fait partie de l’association COSA (Conteur Oise Somme Aisne), un collectif de conteurs professionnels, et continue de s'associer avec des compagnies locales, notamment le groupe qui s'est formé autour de la Chapelle-Théâtre d’Amiens. 

“C’est simplement quelqu’un qui raconte des histoires. Ce qui me touche le plus chez un conteur, c’est sa naïveté. Quand il a l’air surpris de ce qu’il raconte lui-même.”

Il est évident que le comédien met du sien sur scène, on ne sépare pas l’homme du conteur ! “On ne peut pas se trahir, c’est nous mêmes qui sommes sur scène. Nous ajoutons plus ou moins de notre personne”. “Selon moi le plus proche de mon métier dans les arts du spectacle, c’est le clown. Il part de ce qu’il est pour transmettre au public.” Au-delà de simplement transmettre un récit, il crée un véritable lien avec le public. Les deux sont embarqués dans la même histoire. D'après Vincent, le conte est un art accessible à tous “Comme la poésie, je pense que notre art ne nécessite pas une éducation au préalable contrairement au théâtre par exemple… Il peut toucher directement et universellement.”

Que ce soit sur scène ou en plein air, le comédien délivre ses histoires sur des modes d’expressions pluriels. Il est parfois accompagné d'instruments de musique atypiques comme le concertina ou l’orgue de barbarie si les histoires s’y prêtent.

Même si les contes traditionnels du monde entier sont sa vocation première, Vincent aime aussi se plonger dans l'univers plus local des contes de Picardie et du Nord. “Je suis quelqu’un d’éclectique, je peux faire du conte pour enfant, pour adulte, je peux explorer des horizons divers”. Contes picards, du monde, contes philosophiques pour enfants ou adultes, l’Amiénois ne se restreint pas.

Vincent au concertina

Vincent à l'orgue de barbarie

Qui n’aime pas qu’on lui raconte une histoire ? Cette coutume est certainement la mieux partagée du monde et ce, depuis des millénaires.

Vincent Gougeat perpétue cette tradition de transmission orale de contes traditionnels (ou pas), de passeur. Et on peut le dire, à notre époque du tout numérique, où les échanges directs se font de plus en plus rares… C’est un acte qui compte ! 

Rédaction : Ryad Hammoud

Reportage : Léandre Leber 

Photos : Kevin Devigne -Dicilà - Vincent Gougeat